QUE SONT LES RÉFLEXES PRIMITIFS
ET LIENS AVEC LA MOTRICITÉ LIBRE
La pierre angulaire du développement neurologique de votre enfant!
De nos jours, l’on remarque que beaucoup d’enfants éprouvent des difficultés variées, telles que les difficultés d’apprentissages, d’attention, de concentration ou de motricité. Le stress, l’anxiété et l’opposition sont aussi des problématiques courantes. Et si les réflexes neurologiques primitifs constituaient la pierre angulaire du développement neurologique de l’enfant, apportant ainsi des pistes de réflexion et d’action uniques pour les familles?
Alors que certains réflexes primitifs sont présents dès la grossesse, d’autres émergeront dans les premiers mois de vie du bébé. Vous en connaissez plusieurs chez les bébés; par exemple le réflexe de succion, des points cardinaux (fouissement du bébé pour trouver le sein), le réflexe d’agrippement qui fait se resserrer leurs doigts autour de notre doigt ou de nos cheveux ou le réflexe de sursaut. En réalité, les jeunes bébés en ont plusieurs dizaines qui travaillent pour eux.
Mais à quoi servent-ils? Les réflexes permettent au bébé de survivre et de se développer. Ils sont complètement essentiels. Ils vont le faire réagir à son environnement en bougeant, d’abord de manière involontaire, ce qui va donner au cerveau une multitude d’informations sensorielles qui vont créer, à leur tour, des milliers et des milliers de connexions neuronales. Ces connexions permettront au cerveau de développer rien de moins que le schéma corporel, émotionnel et cognitif de l’enfant. Lorsque les connexions neuronales sont suffisantes, l’enfant n’a donc plus besoin des réflexes primitifs et il peut maintenant utiliser ses ressources intérieures de manière autonome et volontaire pour bouger et agir volontairement en lui et dans le monde. Le rôle des réflexes est donc celui de faire bouger le jeune enfant abondamment et dans tous les sens, et ce des dizaines de milliers de fois pendant les deux premières années de vie et jusqu’à ce que le cerveau devienne richement connecté de part et d’autre et d'un hémisphère à l'autre. À ce moment l’on dira que les réflexes deviennent « intégrés ». C'est qu'ils ont accomplis leur travail primordial. Ils se rétractent donc de manière temporaire... et ressortiront au besoin dans la vie de l'enfant, comme par exemple l'enfant qui recommence à sucer son pouce
en période de stress familial.
Mais que se passe-t-il si un enfant ne peut pas ou n'arrive pas à accomplir tous ces mouvements en très bas âge? Parce que, par exemple, il a été déposé dans des berceaux vibrants, des coquilles de transport l'empêchant d'effectuer des mouvements amples avec sa tête et ses bras, s'il a été installé dans des sièges de type Bumbo avant qu'il n'ait les ressources intérieures pour s'asseoir par lui-même, s'il ne rampe pas ou ne marche pas à 4 pattes, par exemple, ou si on l'empêche de jouer dehors par peur qu'il se salisse ou qu'il se blesse? Autrement dit, que se passe-t-il si l'on interfère avec son processus naturel? La réponse est simple: l'on vient priver l'enfant d'une partie des sensations et des mouvements dont il a besoin pour se développer pleinement neurologiquement. Et comme c'est dans le cerveau que se situe le siège du développement et du contrôle du corps, des émotions et des idées, bien c'est toutes les sphères de l'enfant qui pourront être plus ou moins affectées.
ET LA MOTRICITÉ LIBRE DANS TOUT ÇA?
Parce que ça fait des dizaines de milliers d'années que
le bébé humain marche à 4 pattes!
La motricité libre est un une approche éducative qui encourage les parents et éducateurs à "laisser faire la nature" et à permettre à l'enfant de bouger librement dès le plus jeune âge. Cette approche s'accompagne souvent d'une réflexion critique sur le sujet de l'équipement pour bébés et enfants. Après tout, avant-nous vraiment besoin de tous ces équipements pour soutenir la tête, empêcher de rouler, redresser le corps, bercer, stimuler la vue, faire tenir en position assise, simuler la marche ou la position debout si, en réalité les bébés arrivent règle générale à tout par eux-mêmes à un moment donné?
C'est une idée très préoccupante et très occidentale qui prend racines dans une idéologie marquée par les publicités et la sollicitation des insécurités parentales qui ont fini par faire accepter à l'échelle de notre culture que les bébés ont tellement besoin d'objets et surtout, d'équipements tous plus sophistiqués les uns que les autres. Qu'ils ont besoin qu'on leur "montre" à tout faire, en le faisant à leur place plutôt qu'en leur permettant d'apprendre par eux-mêmes. Malheureusement, non seulement cette idéologie coûte très cher à l'environnement et au portefeuille, elle est aussi excessivement coûteuse d'un point de vue neuronal.
Que ce passe-t-il exactement quand on fait à la place de l'enfant? En réalité, le bébé humain est un bébé animal et comme tous les animaux, il vient au monde équipé de ce dont il a besoin pour survivre et se développer. Le programme de réflexes en est un excellent exemple. Les réflexes primitifs qui agissent en lui vont effectivement lui permettre de construire une brique à la fois, la fondation puis les murs et le toit de sa maison qui est son corps et tout ce qu'il contient: motricité, émotions, idées. Et le tout se déroule selon un ordre très précis comme un programme informatique prévu depuis des dizaines de milliers d'années... pour autant qu'on lui laisse la chance d'être, de bouger et de se développer et qu'on l'entoure de soins appropriés.
Ceci dit, il arrive tout de même parfois que les enfants, pour toutes sortes de raisons, sautent par eux-mêmes des étapes, comme le ramper ou la marche à 4 pattes, par exemple. Que faut-il en comprendre? Qu'il manque à l'enfant certaines étapes préparatoires, certaines briques, dans sa construction. Peut-être le sol sur lequel il se déplace est trop paré de mousses qui préviennent certaines sensations. Peut-être vit-il une petite tension dans la hanche suite à une naissance difficile qui le brime dans ses mouvements. Peut-être n'est-il jamais porté comme l'ont fait les millions d'ancêtres avant nous, ou peut-être n'est-il pas suffisamment laissé pieds nus, ce qui vient limiter le développement de certains réflexes plantaires qui lui seront nécessaires pour apprendre à ramper. Peut-être ne lui est-il jamais "permis" de se salir, d'être nu et de ressentir l'air frais, la pluie ou la chaleur du soleil.
Peut-être n'est-il pas suffisamment en contact avec la nature? La nature représente pourtant son terrain de jeux idéal avec la panoplie de textures, d'éléments, de sensations, de couleurs, de sons, d'odeurs et d'inclinaisons... Quand on sait que chacun de ces réflexes et chacune de ces étapes permettent en fait la création de connexions neuronales abondantes et spécifiques dans des régions spécifiques du cerveau... qui auront un jour à réaliser des tâches beaucoup plus complexes, on ne peut plus se dire que "sauter des étapes" est quelque chose sans importance. Pour ne donner qu'un seul exemple, il est recommandé, d'un point de vue du développement cérébral et moteur, que les enfants marchent à 4 pattes le plus longtemps possible, soit pour une période d'au moins 4 à 6 mois... Pourtant, de nos jours il est rare que les parents ou les éducatrices n'entravent pas ce processus en commençant à placer l'enfant debout pour lui "enseigner" à marcher... alors qu'il marchera, cet enfant, quand toutes les briques nécessaires à faire tenir son corps en position debout seront en place. Tout simplement. Et pas avant.
Envie d'en savoir plus et d'agir pour assurer le développement optimal de votre bébé, enfant ou adolescent.e? La motricité libre et les réflexes primitifs touchent tous les âges de la vie.
"Apprendre à revenir à l'essentiel permet de retrouver le pouvoir sur sa vie.
Permettre aux enfants de vivre en simplicité libre dans leurs corps et dans le monde leur offre le sentiment de ne l'avoir jamais perdu".